Maya


Maya ou la nécessité de l'illusion

 
      Maya, terme sanskrit qui signifie "apparence", "illusion". Cette notion incarne la forme qui se posant sur les choses, les éloigne de leur être et les plonge dans le monde du paraître.
 Maya comme l'illusion nécessaire qui dissimule l'être véritable de toute chose en ce monde.
 
       Ainsi de cet univers du paraître nous tirons notre première connaissance : le premier contact de l'homme au monde se fait par le biais de la perception, le maintenant dans le sensible et l'illusion que les choses sont ainsi qu'il les voit, les touche, les sent... Perception comme premier réflexe qu'il  faut alors dépasser, à la recherche de l'être qui sommeille sous les apparences. 
 Ainsi se dessine un jeu de miroir entre  la Maya, le monde et l'être des choses. Un lien indéfectible, les réunissant, tous trois, au sein d'un mouvement qui n'en finit plus de les interpeller, tour a tour, esquissant le chemin vers la Vérité. Maya voile l'être, donne forme illusoire au monde et dans ce sens, s'avère trompeuse de cette vérité des choses, extra-apparente. Pourtant tout à la fois elle se révèle être ce qui permet au vrai de se dévoiler : le dévoilement n'étant permis que par un voilement préalable, l'illusion est donc par essence ce qui permet au Vrai de se livrer au delà de l'apparence.  
 Ainsi Maya trompe et révèle en même temps. Contradiction nécessaire et délicate qui fait toute la difficulté de la connaissance et le jeu miraculeux et subtil de la Vérité.
 
     Dédiée ici à l'art de la photographie, ce n'est plus entre l'homme et le monde que Maya s'interpose et s'amuse, mais elle se joue désormais de l'image et de l'être.
 Ainsi la photographie, art aussi faussement que véritablement vrai-semblable, appelle à cette dynamique incessante qui fait de l'être une image et redonne dans l'image une forme de l'être. Jeu subtil de miroir, dans lequel, apparence et être, tour à tour, ne se confondent que pour mieux se dévoiler.
 
     Vous l'aurez compris : Maya aime à jouer de son reflet....... Comme les femmes fières et capricieuses de leur image, qui, parfois la prenant en aversion, lui refusent tout leur être, mais ne peuvent pourtant s' empêcher de chercher en elle un semblant et une forme de leur propre Vérité.......